MONTAÑEZ, "Polo", BORREGO, Fernando dit (El Brujo 1955-La Havane 2002)
MONTAÑEZ, "Polo", BORREGO, Fernando dit
(El Brujo 1955-La Havane 2002)
 | Fernando BORREGO a toujours été surnommé« Polo ». Il est né dans une famille très nombreuse, recomposée vivant dans un bohío avec de grandes difficultés économiques en faisant fonctionner les fours à charbon, récoltant le café... « Polo » suivait son père et les plus grands dans leurs activités et ses jeux n’étaient que l’imitation de ces travaux. Il découvre l’école alors qu’il a déjà dix ans. |
La famille égaye ses moments libres en jouant de la musique en amateur. Julio BORREGO, le père, a son sexteto avec ses propres frères, sœurs et la famille ROMERO à laquelle ils sont très liés. Le groupe joue pour les fêtes, les amis, les anniversaires, « Polo » s’y glisse régulièrement en jouant diverses percussions. C’est en utilisant la guitare de Julio qu’il apprend l’instrument en pratiquant seul et en chantant pour lui-même, inventant des paroles lorsqu’il avait oublié les textes. Il apprécie les chanteurs guajiros, guaracheros, les décimistes. Les déménagements successifs n’améliorent nullement la situation familiale ni ne permettent à « Polo » de faire davantage d’études. Un des bohios de la famille Borrego. |
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Pourtant déjà il commence à composer avec facilité, rapidement, à la manière des repentistas, pratiquement en improvisant sur l’instant. Son premier thème, « Aquel tiempo felíz », « Polo » le compose à treize ans. Avec les frères et les amis il organise son premier petit groupe qui joue pour s’amuser. Il devient également un excellent repentista se livrant à des échanges avec « Bebo » une figure locale. La famille s’installe à El Rosario qui avec les villages environnants va devenir la communauté de Las Terrazas. Il part faire la Zafra de 1970, s’engage dans des métiers divers, travaux agricoles, chauffeur… Au milieu de la décennie il joue dans le groupe « RENOVACIÓN 75 » avec lequel il sillonne le monte de la province de Pinar del Río. Le nom de MONTAÑEZ lui vient de cette époque. Parti faire son service militaire il commence à jouer et chanter dans une formation de Artemisa le groupe « Los PLÉYADES » qui joue aussi dans la région. |
Lorsqu’il revient à Las Terrazas, s’il continue d’aller chanter et jouer de bohío en bohío avec son frère Luis l’existence d’un embryon de tourisme lui permet de jouer davantage dans différents lieux au café El Cafetal Buenavista ou parfois d’inviter les touriste dans sa propre maison. Il forme le « GRUPO SORPRESA » au milieu des années quatre vingt lorsque le mouvement des aficionados bat son plein. Le groupe est instable, les amateurs qui le constituent entrent et sortent, les instruments sont usagés, de mauvaise qualité. « SOPRESA » joue aussi au café El Almacígo, dans les centres sociaux, les unités militaires, les coopératives situées aux alentours. Les autorités en charge de la communauté leur fournissent des instruments neufs y compris une batterie, des percussions des amplificateurs...un clavier fait son apparition mais le groupe manque toujours de professionnalisme. Cette situation se prolonge durant toute la décennie.
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Le développement du tourisme incite les autorités à exploiter cette veine et comprenant que la musique peut jouer un rôle et incitent « Polo » à structurer sa formation, à lui donner le format de sexteto, celui qui est le plus prisé à l’époque, et à en changer le nom. En 1993 MONTAÑEZ se débarrasse du clavier et de la batterie et baptise sa formation « CANTORES DEL ROSARIO ». Ses partenaires du groupe sont des amis et parents : Luis ROMERO, guitare et chœurs ; Amauris ROMERO, percussions ; Alejandro ROMERO, voix et maracas, Lourdes MORALES, contrebasse. Gladis PÉREZ, fidèle depuis l’époque de « RENOVACIÓN 75 » est la voix du groupe avec « Polo » qui joue aussi du tres.
Tous abandonnent alors leurs métiers pour se consacrer au groupe qui dès cette année devient la formation du tout nouvel hôtel de Las Terrazas, l’Hôtel Moka. Le répertoire reste constitué des classiques de la musique cubaine. L’année suivante « Polo » et ses partenaires deviennent officiellement professionnels. |
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La renommée du groupe et de son chanteur et guitariste ne dépasse guère les limites de la communauté même si ponctuellement ils en sortent pour aller jouer quelques kilomètres plus loin comme en 1997 lorsqu’ils sont invités à jouer à Candelaria pour l’anniversaire de la fondation de la ville. Des visiteurs inspirés leur font enregistrer quelques cassettes qui ne servent en définitive qu’à faire leur promotion, ce qui leur arrive en 1998. Cet enregistrement comporte déjà « Un montón de estrellas », « « El cuarto Azul », « Guajiro Natural »… car depuis 1995 « Polo » accepte enfin d’interpréter ses propres compositions. La même année la télévision les invite pour le programme Mientras llega la noche puis le groupe intervient dans Palmas y Cañas. |
A la même époque le responsable du label Lusafrica est invité à écouter « CANTORES DEL ROSARIO » qui joue au Cafetal Buenavista. Conquis par la voix, les compositions inspirées de la vie quotidienne personnelle de « Polo » ou de celle des amis, de la nature pinareña… et la saveur du groupe il propose aussitôt à MONTAÑEZ d’enregistrer. C’est en 1999 que tous se retrouvent dans les studios de La Havane. Le label souhaite que la voix de « Polo » soit davantage mise en valeur, sollicite les musiciens du groupe pour les chœurs et appelle de nombreux invités, « Pancho » AMAT et « Cotó », tres, les violonistes de la « ARAGÓN », « El Fino » RIVERO, contrebasse…et baptise le groupe « Polo MONTAÑEZ y su GRUPO ». Le disque « Guajiro Natural » sort l’année suivante. |
Le succès des titres « Guajiro Natural », « Un montón de estrellas», «Si se enamora de mi» est immédiat et international. « Polo » MONTAÑEZ et ses partenaires quittent le Moka pour aller promouvoir le disque en France. La tournée se prolonge en Belgique et en Hollande et Portugal. Cuba commence aussi à accueillir avec enthousiasme le travail de « Polo» qui de plus en plus fréquemment donne des concerts dans diverses villes de l’île avec sa formation. Au début de 2001 c’est en Colombie que MONTAÑEZ donne plusieurs concerts à Bogota, Barranquilla, Cartagena, Santa Marta puis, devant le succès rencontré, retourne dans ce pays une seconde fois. L’Equateur, le Costa Rica, le Mexique sont l’objet de voyages cette même année qui se termine pour « Polo » avec les fêtes de fin d’année au Stade de Pinar del Río |
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Un second disque est enregistré en 2002 à La Havane et à Paris, « Guitarra mía » avec parmi les titres « Colombia », « El bien de los dos », « La última canción », « Suave y Divina »… Les violons sont de nouveau appelés pour l'enregistrement de même que certains partenaires du premier disque et la guitare de Rey MONTESINOS pour « Guitarra mía ». Les voyages se poursuivent à travers le monde et les concerts dans l’île se multiplient. Au cours d’un second passage à Paris il enregistre de nouveaux titres pour un futur disque. Il offre à Gladys la possibilité de chanter sur « Siete Años ». Une tournée sous les auspices de l’Instituto Cubano de la Música est organisée -150000 personnes l’acclament à Camaguëy- et les passages à la télévision deviennent plus fréquents. |
La modestie et la simplicité de « Polo » MONTAÑEZ restent intactes Ses pensées et ses gestes sont toujours tournés vers sa communauté, vers ses amis. En novembre au retour d’une fête, « Polo » MONTAÑEZ est victime d’un accident de la route et décède quelques jours après. Ses partenaires se réunissent avec des amis pour donner un concert le mois suivant et dans les premiers jours de 2003 se présentent à l’Hôtel Riviera de La Havane puis au Parque Lenine.. |
© Patrick Dalmace
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Cantores del Rosario. 